
La Libération de la peinture 1945 - 1962
Pendant cette période, comprise entre le retour de la paix en Europe et la fin de la guerre d’Algérie, l’art dans l’hexagone traverse de profonds bouleversements.
Alors que le pays se relève très difficilement de la guerre, la vie artistique se réveille de quatre années d’occupation. Après la Libération, Paris reprend aussitôt la place de capitale mondiale de l’art qu’elle occupait avant la guerre. La Ville Lumière redevient alors le pôle d’attraction des artistes du monde entier.
La sélection de 75 peintures, dessins et sculptures, tous issus de la collection de la Fondation Gandur pour l’Art, entend restituer la vitalité artistique de cette époque tout en montrant comment la guerre, avec son lot d’atrocités, a pu influer durablement sur le cours de l’art.
Face à la difficulté, voire l’incapacité pour certains, de continuer à représenter le monde avec les moyens traditionnels de la peinture, les artistes n’ont eu d’autre alternative que de puiser dans leur intériorité de nouvelles formes d’expressions, plus spontanées et intuitives, qui vont trouver dans l’art abstrait le terreau fertile pour se développer.
Pour y parvenir, ils vont aussi avoir recours à toute une gamme de nouveaux outils et matériaux détournés de leur fonction première.
La confrontation qui s’installe, dès 1945, entre d’un côté, les continuateurs de l’abstraction géométrique héritée de Piet Mondrian et Kasimir Malevitch, et de l’autre, la jeune génération des peintres abstraits prête à expérimenter toutes les possibilités de l’art informel, est le signe des temps nouveaux.
La collection de peintures de la Fondation Gandur pour l’Art, qui s’est originellement constituée autour de cette tendance non géométrique de l’art abstrait, permet d’illustrer sa diversité avec des œuvres de premier plan. Chacune à leur manière, elles témoignent de la crise de représentation qui sévit après-guerre et touche les artistes cherchant, consciemment, ou inconsciemment, à peindre la réalité de leur époque sans avoir nécessairement recours à la figuration.
LE PARCOURS D’EXPOSITION
L’exposition La Libération de la peinture, 1945-1962 dresse le panorama des principales tendances de l’art informel qui sont nées dans le climat d’après-guerre et se sont développées jusqu’au début des années 1960 au cœur d’une Europe en reconstruction, avec Paris comme épicentre de création et de diffusion.
Les commissaires de l’exposition ont dégagé un parcours à la fois thématique et chronologique pour raconter cette aventure picturale d’une rare intensité et d’une étonnante diversité d’approches et de styles.
L’itinéraire proposé est organisé autour de huit sections autonomes et complémentaires illustrées chacune d’une dizaine d’œuvres choisies pour leur capacité à rendre compte des principaux bouleversements picturaux qui vont concourir à révolutionner l'art abstrait.