Berlin au coeur de la guerre froide

Divisée en 4 zones d'occupation en 1945, la ville devient un enjeu majeur pour les Américains et les Soviétiques pendant la Guerre froide. Berlin est devenue le symbole de la Guerre froide, celui de tous les antagonismes Est-Ouest. Conçu autour de pans du Mur tagués, cet espace présente aux publics des objets et films qui racontent la vie avant et après la chute du Mur.

De l'Allemagne occupée à l'Allemagne divisée

La partition de Berlin en deux zones d’influence, de la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à la chute du Mur en 1989, est incontestablement l’un des symboles les plus marquants de la guerre froide.

La Seconde Guerre mondiale à peine terminée, l’Allemagne bascule dans une période d’antagonismes Est-Ouest. La conquête simultanée de l’Allemagne par les troupes soviétiques et anglo-américaines, qui assurent leur jonction à Torgau en avril 1945, est à l’origine de la division de ce pays durant la guerre froide.

Le froid et la faim tourmentent les habitants. Le Plan Marshall proposé par les États-Unis vient mettre fin à ces difficultés, mais accentue la division provoquée par les secteurs d’occupation : l’unité de Berlin n’est plus qu’une fiction. En Europe, les régions occupées rejoignent peu à peu un camp idéologique : deux blocs se constituent.

Surveiller, fuir, traverser

Plus de 230 personnes ont été abattues par les Vopos (soldats est-allemands chargés de la sécurité) de 1961 à 1989, alors qu’elles tentaient de fuir « de l’autre côté du mur ».

Le « système mur » est étroitement surveillé par les soldats de la RDA, du haut de leurs miradors ou lors des rondes en véhicule militaire. Ces jeunes hommes, avant leur prise de poste, subissent une période d’instruction très stricte voire brutale. Ils ont ordre de tirer sur tout fugitif, après sommation. Mais au-delà de la surveillance du mur, c’est la société est-allemande dans son entier qui est espionnée.

Des dizaines de milliers d’Allemands de l’Est tentent de fuir « de l’autre côté du mur », malgré l’énorme risque que cela représente. Les tentatives de fuite prennent toutes les formes imaginables : percement d’un tunnel, fuite en bateau (le mur par endroits prenait la forme d’une frontière fluviale), aménagement de cachettes dans le coffre des voitures… jusqu’au passage en montgolfière.

Le mur de Berlin tombe

L’année 1989 voit le démantèlement du bloc soviétique. Après l’ouverture du rideau de fer en Hongrie, la chute du Mur de Berlin ouvre la voie à la réunification allemande.

Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, le Mur de Berlin, après avoir déchiré la ville et séparé des familles durant 38 ans, tombe enfin sous la pression populaire. Les deux pans du Mur présentés dans cette salle permettent d’en mesurer les proportions : à son sommet (3,60 m) culmine un tuyau en ciment pour empêcher toute tentative de fuite par accrochage de grappins. Peints peu après la chute du Mur côté Est par l’artiste Manfred Butzman, ces pans de béton ont été sauvegardés lors du démantèlement. L’artiste a représenté des lapins, très présents dans le no man’s land du « système Mur », pour symboliser le sort des fugitifs (« se faire tirer dessus comme des lapins ») et plus largement pour en faire un symbole de liberté et de paix. La formule « Hase bleibt Hase », « Lapin pour toujours », prône une révolution pacifique.

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