Les critiques adressées à l’ordre international actuel par les puissances dites “révisionnistes” (celles qui veulent changer ledit “ordre”, c’est-à-dire la Chine et la Russie, suivis par certains pays du Sud global), portent sur trois points : infidélité des “Occidentaux” aux valeurs et aux principes de l’ordre international imaginé en 1945 ; obsolescence ou inadaptation des institutions du système des Nations Unies ; enfin, radical différend idéologique sur l’interprétation des textes fondateurs (Déclaration universelle des droits de l’homme et Charte de l’ONU), accusés de porter l’empreinte d’un “occidentalisme” qui en minerait le caractère “universel”.
Comme le disait le communiqué commun publié par Xi et Poutine en février 2022 à Pékin, trois semaines avant l’attaque russe de l’Ukraine, il s’agit de ce qu’il faut bien appeler une nouvelle grande bataille idéologique.
Alain Frachon, 73 ans, a été correspondant à l’étranger, d’abord pour l’AFP à Téhéran, Londres et Washington, ensuite pour Le Monde, qu’il a rejoint en 1985, à Jérusalem et Washington. Il a ensuite dirigé le service étranger, puis la rédaction du quotidien. Depuis plusieurs années, il tient une chronique hebdomadaire de politique étrangère. Il est l’auteur ou co-auteur de “L’Amérique messianique, les guerres des néo-conservateurs”, “La Chine contre l’Amérique, le duel du siècle”, et “Un autre monde, l’ère des dictateurs”.
