Expositions temporaires

Exposition : "La lumière de l'ombre"

"Photographies des camps nazis 1988-2000", par Michael Kenna.

Du 17 juin au 31 décembre 2022 
Tarifs : inclus dans le billet d'entrée du Mémorial de Caen / Exposition seule : 5 €
 

Réservez votre visite : ICI

Exposition temporaire
Exposition temporaire

Préambule

Par son travail du noir et blanc, par son traitement de la lumière et du temps qui s’étire et révèle une présence invisible, par la spiritualité particulière qui se dégage de ses photographies, Michael Kenna attire notre regard sur les camps nazis.

À la fin des années 1980, et pendant près de 15 ans, alors que les survivants des camps disparaissent peu à peu, l’artiste immortalise les lieux – camps de transit, camps de concentration, centres de mise à mort – où les nazis tentèrent de détruire « l’espèce humaine ». À travers un projet sobre et intime, longtemps resté personnel, il entreprend ainsi de lutter contre un oubli impossible.

Saisissant l’image de sites devenus vestiges, lieux de mémoire et de recueillement, son regard, celui d’un photographe de paysages, le conduit à aborder autrement l’histoire et la mémoire de « l’univers concentrationnaire » et du génocide des Juifs d’Europe. Au savoir des témoins et des historiens, il ajoute l’émotion des lieux, pour mieux interroger sur ce qui est et ce qui fut.

En nous offrant cette série, Michael Kenna nous invite à regarder, à réagir et à nous impliquer pour transformer nos sensations et nos sentiments en mémoire.

Regarder aujourd’hui les photographies de Michael Kenna, c’est l’accompagner sur ce chemin, à l’heure où la transmission de ce qui se déroula dans les camps nazis demeure plus que jamais essentielle.

C’est pourquoi nous avons souhaité que l’exposition Michael Kenna, « La lumière de l’ombre : photographies des camps nazis, 1988-2000 », soit présentée d’octobre 2021 à décembre 2022, d’abord au Musée de la Résistance nationale, à Champigny-sur-Marne, ensuite au Mémorial de Caen de juin à décembre 2022.

Grâce à des projets qui sont autant de rencontres, comme celle avec Michael Kenna, grâce à une collection qui rassemble des milliers d’histoires de vie, le MRN transmet depuis 1965 l’histoire et la mémoire de la Résistance et de la Déportation.

Depuis 1988, le Mémorial de Caen, à travers son parcours permanent et ses expositions temporaires sur l’histoire du XXe siècle rappelle la fragilité de la paix.

C’est le rôle aujourd’hui et demain de nos musées et mémoriaux de porter ces enjeux, de garder trace, d’être des écrins à toutes les formes de transmission, pour savoir et comprendre.

 

Stéphane Grimaldi
Directeur général
du Mémorial de Caen
           Thomas Fontaine
Directeur du Musée de
la Résistance nationale

 

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Michael Kenna

"Il se trouve que j'ai photographié ces camps pendant une douzaine d'années. Il fallait que je les photographie [...], pour garder cette mémoire vivante, pour conserver une trace. Mon oeuvre porte sur la mémoire."
Michael Kenna, décembre 2019

LE MAÎTRE DU PAYSAGE EN NOIR ET BLANC

Michael Kenna est né en 1953 à Widnes, petite ville industrielle du Royaume-Uni. Étudiant à la Banbury School of Art (Oxfordshire) en 1972 puis, l’année suivante, au London College of Printing, il étudie la photographie de publicité, de mode et de reportage. Après quelques travaux de commande, il commence un travail personnel consacré au paysage.

Michael Kenna construit son oeuvre par grands chapitres, revenant à maintes reprises sur les lieux qu’il a choisi d’explorer. Installé aux États-Unis depuis 1977, il travaille sur la représentation du paysage, un paysage en petit format, un paysage désert dans lequel la présence humaine s’inscrit « en creux » par les traces que la vie et l’activité des hommes ont laissées. Des grandes mégapoles proliférantes aux brumes matinales de la campagne anglaise, il parcourt plus de 40 pays, de la France à l’île de Pâques en passant par le Japon, la Corée ou la Chine.

« Ses prises de vues nocturnes ou faites à la lumière atténuée de l’aube ou du crépuscule exaltent les contrastes de texture [et] de matière… » Anna Biroleau, commissaire de l’exposition « Michael Kenna : rétrospective » à la BNF, 2009

Lors de sa première année au London College of Printing, Michael Kenna est très touché par une photographie prise à Auschwitz par un de ses camarades. L’émotion ressurgit en 1986 lors de sa visite, en France, du camp de Natzweiler-Struthof. Il décide alors de développer un projet personnel sur la mémoire des camps nazis. Pendant plus de 15 ans, il prend plus de 7000 photographies, dans une vingtaine de camps et centres de mise à mort. Ayant fait le choix de ne pas commercialiser ce travail, Michael Kenna fait don de la quasi-totalité du projet au Musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne.

UN ARTISTE DE RENOMMÉE INTERNATIONALE

Internationalement reconnu, Michael Kenna expose et publie à travers le monde : 486 expositions personnelles et 418 expositions de groupe lui sont consacrées ; 75 ouvrages et catalogues d’exposition ont été publiés ; 110 musées accueillent des photographies de Michael Kenna au sein de leur collection permanente.

La Bibliothèque nationale de France lui consacre une grande rétrospective en 2009. En 2014, le musée Carnavalet présente une sélection de paysages parisiens photographiés par l’artiste.

 

© Photo de Michael Kenna : tous droits réservés
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Le projet mémoriel

« J’ai commencé par Birkenau. À la fin des années 1980, il y avait là une ambiance impressionnante, puissante, extrêmement forte. Il n’y avait pas de prix d’entrée, il n’y avait rien. […] Je me souviens d’avoir pensé aussitôt : “Il faut que je prenne des photos. Car je suis là, et cela va changer très, très vite.” » Michael Kenna

Lors de sa première année au London College of Printing, Michael Kenna découvre dans un bac de développement une photographie du camp d’Auschwitz-Birkenau prise par un autre étudiant, celle d’une montagne de blaireaux de rasage. L’émotion est très forte pour le jeune homme dont le premier souvenir paternel est lié à l’image de son père se rasant. Celle-ci ressurgit en 1986, en France, lors d’une visite de l’ancien camp de Natzweiler-Struthof qui le marque fortement : « Je prenais des photos en France, près de Strasbourg, quand j’ai entendu parler d’un camp de concentration français : Natzweiler-Struthof. J’ai réussi à y aller ; c’était la première fois que je pénétrais dans un camp de concentration. C’était très puissant comme émotion, ça l’est toujours, comme pour n’importe qui, je pense, et j’ai commencé à prendre des photos... »

Ainsi, pendant plus de 15 ans, Michael Kenna entreprend à ses frais de nombreux voyages pour photographier les sites des camps nazis. À travers près de 7 000 photographies de plus de 20 camps et centres de mise à mort, il construit un projet sobre, intime dont, pendant longtemps, seuls ses proches sont au courant. À l’heure où les derniers survivants disparaissent, il s’agit pour lui de transmettre ce souvenir grâce à la photographie pour lutter contre un impossible oubli.

DONATION AU MUSÉE DE LA RÉSISTANCE NATIONALE

En 2001, par l’intermédiaire de l’association Patrimoine photographique, Michael Kenna fait don à la France de 301 photographies prises dans les prisons, les camps de concentration et les centres de mise à mort nazis.

Entre 2011 et 2021, désirant transmettre la mémoire au plus grand nombre, Michael Kenna fait don au Musée de la Résistance nationale de 6 385 négatifs, 6 472 planches contacts, 1 944 tirages de travail ainsi que 261 tirages d’exposition.

En 2021, l’exposition La lumière de l’ombre : photographies des camps nazis, 1988-2000 regroupant 80 tirages argentiques de cette série est présentée pour la première fois au Musée de la Résistance nationale en partenariat avec le Mémorial de Caen.

 

© Arbeit Macht Frei, (Le travail rend libre), Auschwitz, Pologne, 1992. MRN/don de Michael Kenna, 2021 © Ministère de la Culture - MAP, dist. RMN-GP
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L'exposition au Mémorial de Caen

L’exposition présente le projet personnel de Michael Kenna sur la mémoire des camps nazis. 80 tirages originaux de l’artiste, en noir et blanc, pour se confronter à l’horreur du système concentrationnaire et aux lieux témoins de la Shoah.

L'exposition s’articule autour de trois chapitres :

  • le système concentrationnaire et les centres de mise à mort
  • les déportés
  • les mémoires
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Les partenaires de l'exposition

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Découvrez le catalogue de l'exposition

En nous offrant cette série, Michael Kenna nous invite à regarder, à réagir et à nous impliquer pour transformer nos sensations et nos sentiments en mémoire.

Le catalogue de l'exposition est disponible sur notre boutique en ligne => ICI

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