1880 - 1920 : l'image antisémite en gestation
À la fin du 19e siècle, dans de nombreux pays d’Europe ressurgit la haine antisémite. Nourri de l’antijudaïsme chrétien traditionnel, l’antisémitisme moderne répond à une situation nouvelle : la généralisation du suffrage universel et du parlementarisme impose dorénavant de gagner les faveurs de l’opinion publique pour contester efficacement le pouvoir.
En cette période de crise économique, de montée des nationalismes et de remise en cause des valeurs traditionnelles, les juifs deviennent une cible idéale : présents dans tous les pays, à tous les échelons de la société, capables d’assimilation et de réussites brillantes mais, sans État pour les défendre, ils apparaissent comme faibles et forts à la fois, liés à l’étranger et donc antipatriotes.
L’antisémitisme, qui se diffuse principalement à droite et à l’extrême-droite de l’échiquier politique, prétend avec Drumont se doter d’une base scientifique, fondant le rejet des juifs sur une présumée différence raciale.