L'exil, le procès et la mort de Pierre Laval

Août 1944 : il y a 80 ans, quelques jours avant la Libération de Paris, Laval est emmené par les Allemands. Depuis son exil, il médite sa défense, en prévoyant un procès, mais aussi le jugement de l’histoire. 80 ans plus tard, on mesure l’écart entre les deux. L’acte d’accusation et le déroulement des débats, en octobre 1945, font le procès du choix de l’armistice, de la liquidation du régime républicain et de la Collaboration sur un plan très général.

Ce procès néglige les actes qui nous semblent les plus condamnables de nos jours, à commencer par l’arrestation par la police française et la déportation des Juifs de France, y compris les enfants de moins de 16 ans que l’Occupant allemand ne demandait pas.
S’il y a désormais consensus parmi les historiens qui travaillent sur la politique de Collaboration mise en place par Pétain et Laval, le retour de controverses mémorielles sur le rôle prétendument protecteur du régime de Vichy manifeste les ambiguïtés du regard que les Français ont porté sur cette période, à commencer par les juges qui ont assumé en octobre 1945 un procès bâclé et une sentence exécutée dans des conditions pitoyables.

Renaud Meltz est directeur de recherche au CNRS. Il travaille notamment sur l’histoire politique de la France contemporaine. Il a publié sur ce sujet Alexis Léger, dit Saint-John Perse, Flammarion, 2008 et La France des années 30. Les épreuves de la République, Seuil, 2023. Sa biographie de Pierre Laval. Un mystère français, Perrin, 2018, largement saluée, contribue au renouvellement de notre compréhension de la Collaboration.

Lieu : Mémorial de Caen
Date : jeudi 3 octobre 2024
Horaire : 19h00
Tarif : entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles

L’exil, le procès et la mort de Pierre Laval