Expositions temporaires

Rockwell, Roosevelt & Les Quatre Libertés

Dans le cadre du 75e anniversaire du Débarquement et de la Bataille de Normandie, le Mémorial a présenté une exposition exceptionnelle et inédite en Europe dédiée au célèbre peintre américain Norman Rockwell.

L'exposition s'est tenue du 7 juin au 27 octobre 2019.

Proposée par le Norman Rockwell Museum en partenariat avec le Mémorial de Caen, cette exposition fait l’objet d’une tournée, dont la seule présentation hors des États-Unis se fait au Mémorial de Caen. 

 

Exposition :

Le discours des Quatre Libertés

Le 6 janvier 1941, le Président des États-Unis, Franklin D. Roosevelt, prononce l’un des discours les plus importants du XXe siècle. C’est le discours "des Quatre Libertés".

L’Amérique n’est toujours pas en guerre alors que l’Europe et l’Asie le sont. Norman Rockwell, inspiré par ce discours, réalisera quatre tableaux en 1943 pour illustrer les « Quatre Libertés ». Ils feront pendant la guerre le tour des États-Unis et permettront de récolter 130 millions de dollars pour soutenir l’effort de guerre.

Ces quatre tableaux parmi les plus célèbres et importants de la peinture américaine du XXe siècle vont pour la première fois quitter les États-Unis. Ils seront présentés au Mémorial de Caen parmi d’autres à l’occasion du 75e anniversaire du Débarquement allié et de la Bataille de Normandie. Ce débarquement du 6 juin 1944 préfigure la libération de l’Europe occidentale. La Bataille de Normandie provoquera l’effondrement de l’armée allemande sur le front Ouest et la Libération de Paris.

Découvrez le discours du 6 janvier 1941 prononcé par le Président Franklin D. Roosevelt en vidéo => ICI

Photo ci-contre : Le Président Franklin D. Roosevelt prononçant son discours au Congrès sur l’état de l’Union, le 6 janvier 1941 (Discours des Quatre Libertés). © Franklin D. Roosevelt Presidential Library and Museum. Hyde Park, New York. Hyde Park/National Archives.
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Norman Rockwell au Mémorial de Caen

Une exposition à voir jusqu'au 27 octobre 2019.

Proposée par le Norman Rockwell Museum en partenariat avec le Mémorial de Caen, cette exposition fait l’objet d’une tournée, dont la seule présentation hors des États-Unis se fera au Mémorial, à Caen, en France.

Le Mémorial de Caen s’est associé au Musée Norman Rockwell à Stockbridge, dans le Massachusetts, pour présenter cette exposition exceptionnelle pendant cinq mois.

L’exposition, avant d’être présentée à Caen, a été accueillie par la "Historical Society" de New York, le "Henry Ford Museum" à Dearborn (Michigan), le "George Washington University Museum" de Washington. Elle sera, après Caen, présentée au "Museum of Fine Arts" de Houston.

Sa présentation en France constitue un événement culturel franco-américain majeur en 2019.

Lors du vernissage de l’exposition à New York, le 23 mai 2018, le Maire de Caen et Président du Mémorial, M. Joël Bruneau, a rappelé les nombreuses collaborations scientifiques du Mémorial de Caen avec des musées américains et dit ceci : "le Président Roosevelt avait, avec son célèbre discours de janvier 1941, proposé une vision d’un monde libre et débarrassé des totalitarismes. Son discours reste malheureusement d’actualité. Les tableaux de Norman Rockwell également".

Pour accueillir cette exposition dans de parfaites conditions de conservation et de sécurité, le Mémorial de Caen et la Ville de Caen ont entrepris des travaux importants. Les 1 400 mètres carrés de surface d’exposition temporaire seront dorénavant aux normes internationales des expositions de cette importance.

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Une histoire de l'Amérique

L’exposition "Rockwell, Roosevelt & Les Quatre Libertés" est aussi le récit d’une histoire moderne de l’Amérique des années 1940 aux années 1960.

Norman Rockwell (1894-1978) est, avant de devenir un peintre, le célèbre illustrateur du Saturday Evening Post pour lequel il collaborera pendant plus de 40 ans. À ce titre, il observe la société américaine avec une bienveillance, voire une grande tendresse qui lui sera parfois reprochée.

À la fin de sa vie, dans les années 60, en pleine crise morale de l’Amérique, il collaborera pour Look sur des sujets d’actualité : racisme, guerre du Vietnam, droits civiques. Sa peinture deviendra plus grave et surtout plus engagée. L’un des plus importants tableaux de l’exposition "The Problem We All Live With" publié en 1964 par Look, dénonce la ségrégation raciale américaine. Il s’inspire de l’affaire Ruby Bridges qui fut la première enfant afro-américaine à intégrer une école réservée aux blancs à La Nouvelle-Orléans. Ce tableau exceptionnel, comme la robe de la fillette qui fut son modèle, seront présentés à Caen. De même, quelques courriers originaux de soutien ou d’insulte que Norman Rockwell reçut à cette époque.

L’exposition couvre toute cette période et permet donc, à travers les 50 oeuvres présentées, de comprendre une histoire de l’Amérique. Norman Rockwell décède le 8 novembre 1978 dans son village de Stockbridge, où il est enterré auprès des siens.

C’est dans cette petite ville américaine éloignée de l’agitation new-yorkaise qu’il travaillait et vivait, très souvent en recherchant auprès de ses concitoyens les modèles ou les sujets de ses tableaux.

Photo ci-contre : Atelier de Norman Rockwell à Stockbridge. © Norman Rockwell Museum.
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Norman Rockwell

Quatre tableaux jamais sortis du territoire Américain

Des Quatre Libertés, Norman Rockwell déclarera : "Ce travail aurait demandé qu’un Michel-Ange s’y attaque." Le peintre a consacré 7 mois à la réalisation de ses oeuvres.

Les Quatre Libertés

Ces quatre tableaux ont une histoire propre.
Norman Rockwell, pendant la guerre, comme Tex Avery, Walt Disney, Charlie Chaplin, Frank Capra, Ernst Lubitsch, Clark Gable ou Arthur Szyk, a participé à l’effort de guerre.
Grâce à ces quatre tableaux qui circulaient en Amérique pendant la guerre - les « war bond shows » -, 132 millions de dollars furent recueillis.
Norman Rockwell les réalise non sans difficultés en 1943, au plus fort de l’engagement militaire américain en Asie et bientôt en Europe.

1. Freedom of Speech (Liberté d’expression), 1943

Norman Rockwell (1894-1978)

Pour illustrer cette liberté, Norman Rockwell s’est inspiré d’une scène à laquelle il avait assisté peu de temps auparavant : lors d’une réunion du conseil municipal, un homme s’est levé pour prendre la parole sur un sujet à l’ordre du jour. Il s’agissait de la fermeture d’une école. Il n’a pas obtenu l’approbation de l’assemblée, mais les concitoyens présents l’ont écouté respectueusement, sans l’interrompre.
Rockwell a pris pour modèle l’un de ses voisins pour représenter cet homme, qui incarnait la liberté d’expression. Sa veste de cuir sera également présentée dans l’exposition.

2. Freedom of Worship (Liberté de conscience), 1943

Norman Rockwell (1894-1978)

La « Liberté de conscience » représenta un vrai défi pour Rockwell, car la religion était pour lui un sujet profondément personnel. Il voulait réaliser une peinture transmettant des valeurs d’unité et proposant la vision d’un monde sans discriminations religieuses.
Son projet initial représentait une scène dans un salon de coiffure de campagne. Rockwell trouva son approche trop stéréotypée et peu satisfaisante. Il abandonna donc ce premier travail.
La peinture que nous connaissons aujourd’hui aborde l’acte de foi. Le tableau montre des personnes de différentes croyances, dans un moment de recueillement, qui souligne l’idée d’une communauté américaine. Norman Rockwell estimait que, comme l’expression des visages, la position et la gestuelle des mains ont une grande importance dans la peinture. Le tableau « Liberté de conscience » est une illustration de ce principe.

3. Freedom from Want (Liberté de vivre à l’abri du besoin), 1943

Norman Rockwell (1894-1978)

Sur ce tableau, une famille aisée partage un repas de Thanksgiving. À gauche de la table, l’épouse de Norman Rockwell, Mary, décédée en 1959, et face à elle, la mère du peintre. Les autres personnages sont des habitants d’Arlington que le peintre a choisis pour compléter la composition de sa toile.
Norman Rockwell, optimiste par nature, avait ici des doutes. Avait-il eu raison de peindre une dinde aussi grosse quand une grande partie de l’Europe était affamée, envahie et déportée ? Si des critiques s’expriment sur la surabondance de nourriture dans ce tableau, elles notent aussi que cette peinture met en valeur la famille, la convivialité et la sécurité, et elles étaient d’accord pour dire que l’abondance était la meilleure réponse à la notion de besoin.

4. Freedom from Fear (Liberté d’être protégé), 1943

Norman Rockwell (1894-1978)

Cette oeuvre est la dernière de la série des « Quatre Libertés ». Elle a été réalisée pendant les bombardements de Londres. On remarque que le père tient un journal dont les gros titres font référence à ces événements. La poupée gisant sur le sol rappelle les enfants d’Europe privés de sécurité.
Ce tableau, qui n’était pas considéré par Norman Rockwell comme une oeuvre d’une force exceptionnelle, a retrouvé une actualité après les attentats du World Trade Center. À cette occasion, le New York Times a publié « Liberté d’être protégé » en Une, en substituant au titre de Norman Rockwell un titre faisant référence aux attentats de New York, de Washington et de Pennsylvanie.

Photo ci-contre : Photograph of Norman Rockwell with Freedom of Speech painting at Four Freedoms War Bond Show, 1943. Photographer unknown. Collection of Norman Rockwell Museum. © Norman Rockwell Family Agency. All rights reserved.
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Zoom sur une oeuvre

"The Problem We All Live With" est l’un des tableaux les plus connus de Norman Rockwell.
 

On peut y voir une jeune écolière afro-américaine vêtue d’une robe blanche se rendant à l’école, entourée d’agents fédéraux dont on ne distingue pas les visages afin de souligner celui de la fillette. Cette petite fille n’est autre que Ruby Bridges, une enfant de La Nouvelle-Orléans, admise en 1960 dans une école réservée aux blancs. Ce tableau bouscule l’image classique des oeuvres de Rockwell. Ici, l’artiste prend le parti de représenter la réalité dramatique du racisme d’une partie de la société américaine de l’époque.
Ce tableau marque un réel tournant dans la carrière du peintre, qui a alors 70 ans. Désormais, il souhaite mettre son art au service de la justice.

"Ce jour-là, alors que j’étais dans la voiture qui m’emmenait à l’école et que nous arrivions au coin de la rue, nous vîmes que les trottoirs étaient remplis de manifestants. Ils ne pouvaient pas passer, car la police les en empêchait... J’ai juste pensé que j’étais au milieu d’un défilé. Je pense que c’est cette innocence d’enfant qui m’a protégée à l’époque, le fait de ne pas savoir." Ruby Bridges Hall

Photo ci-contre : Le Président Barack Obama, Ruby Bridges (la petite fille sur le tableau) et des représentantes du Norman Rockwell Museum, Anne Morgan et Laurie Norton Moffatt, devant le tableau « The Problem We All Live With » à la Maison-Blanche. 15 juillet 2011 © Official White House Photo by Pete Souza. Tous droits réservés.
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L'atelier de Norman Rockwell

Partenaires de l'exposition

Norman Rockwell Museum
Situé à Stockbridge, dans le Massachusetts, le musée, construit à quelques mètres de l’atelier de Norman Rockwell (situé dans une maison qui fut intégralement transportée en 1986), est principalement dédié à l’éducation artistique inspirée de l’héritage de Norman Rockwell. Il possède et présente la plus importante collection sur la vie et l’oeuvre de Norman Rockwell.

Le Mémorial de Caen
Chaque année, le Mémorial de Caen produit et présente deux à trois expositions temporaires dont le propos est systématiquement, en complément des parcours permanents sur la Seconde Guerre mondiale et la Guerre froide, d’apporter une expertise culturelle, scientifique ou pédagogique. « Rockwell, Roosevelt & Les Quatre Libertés» sera la première exposition de peinture de cette importance, en trente ans.

Exposition réalisée grâce à :
Jay Alix, La Fondation Alix et la Fondation George Lucas Family.

Commanditaire
Travelers

Mécènes majoritaires
Fondation anonyme, Michael Bakwin, Helen Bing, Elephant Rock Foundation, Ford Foundation, Heritage Auctions, Annie et Ned Lamont, Lawrence and Marilyn Matteson, National Endowment for the Arts (Fonds National pour les Arts), et Ted Slavin.

Mécènes 
Anthony and Susan Consigli ; Ralph and Audrey Friedner ; Louise Holland ; Our GoFundMe Supporters.

Sponsors Media
The Saturday Evening Post et la Norman Rockwell Family Agency.

Photo ci-contre : Convoi transportant l’atelier de Norman Rockwell à StockBridge, 1986. Photographe inconnu. Collection du Norman Rockwell Museum.
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